lundi 7 novembre 2011

Kitimat en l’honneur du village indien Kitamaat qui signifie le peuple de la neige


Un peu d’histoire…
Depuis 150 ans, plusieurs explorateurs, trappeurs, prospecteurs et missionnaires ont sillonné la région d’Haisla en Colombie-Britannique. Dans les années 50, Kitimat était un des endroits populaire où aller vivre. Avec l’arrivée d’Alcan, la ville s’est rapidement construite et conçue, à partir de zéro,  pour les travailleurs et leurs familles. Avec les années, pour réaliser cette ville et travailler à l’aluminerie, des gens d’un peu partout dans le monde sont venus s’installer à Kitimat. C’est pour cette raison qu’on retrouve ici, une grande diversité ethnique dont des gens d’origines italiennes, portugaises, grecques, Sikhs, Chinoises, des Philippines et évidemment d’un peu partout au Canada incluant de nombreux québécois. Actuellement, Kitimat compte environ 8 000 habitants.

Kitimat a été divisée en deux zones résidentielles. En haut (là où on habite) et en bas de la montagne. En haut, on retrouve quelques écoles, églises, très peu de magasins, restaurants et bureaux. Le « city center » est situé dans le bas, tout comme l’école de nos enfants. Avec les années, étant donné l’isolement géographique de la ville, Kitimat a dû se développer. On retrouve plusieurs services tels que la poste, quelques services gouvernementaux, une piscine digne des grands centres urbains (dont tout le monde nous parlait à notre arrivée) et patinoire, restaurants (Subway, A&W, Dairy Queen, pizzérias et restaurants familiaux), 2 grandes chaines d’épicerie du BC et quelques magasins dont un, genre Dollarama, deux à grande surface, quincailleries, bijouterie, pharmacie, fourniture de meubles, etc. Sur ce point, l’essentiel y est mais on est loin de l’abondance de l’offre habituelle des grandes villes, surtout question vêtements. On apprend rapidement à se tourner vers les achats internet. Ce qui est nouveau pour moi surtout pour les achats de vêtements. Ah ! J’allais oublier notre fameux comptoir Sears !

En plus de l’aluminerie actuelle, de nouveaux projets industriels ont été annoncés dans la région de Kitimat : un terminal LNG (Liquified Natural Gas) de la compagnie Apache et un autre de la multinational Shell.

Il est possible d’obtenir plusieurs services de santé à Kitimat grâce entre autre à l’hôpital bâti en 2002. On y retrouve aussi des dentistes et un optométriste.

Dans la ville, il y a plus de 45 km de chemins piétonniers bétonnés qui sont souvent situés derrière les maisons, plus intimes et sécuritaires et apparemment rapidement déneigés en hiver. On adore ! On adore aussi surtout quand les nombreux (et sur ce point nous sommes minoritaires !) propriétaires de chien ramassent les jolis cadeaux laissés par leurs petites bêtes !



Ici les gens sont très religieux. À Kitimat, il existe environ 15 églises de religions différentes. Pour ce qui est des écoles, on y retrouve 3 écoles anglophones dont une offrant un programme d’immersion française. Il y a aussi une école secondaire publique.  Je vous parlerai davantage des écoles plus tard car le sujet à lui seul en vaut la peine !

Il n’existe malheureusement pas de cueillette de recyclage résidentiel organisé par la ville. Ça devient donc un peu complexe de recycler. Il y a quelques endroits publics qui offrent la possibilité de recycler. Il existe aussi une compagnie privée qui pour env. 20$/mois vient ramasser ton recyclage mais j’ai appris cette semaine qu’il quitte Kitimat d’ici à la fin de l’année. Nous deviendrons donc sous peu involontairement, à mon grand désespoir, des pollueurs…


Un peu de géographie maintenant…
Niché dans les Rocheuses en Colombie-Britannique, au début du chenal de Douglas, Kitimat fait partie des côtes intérieures du Pacifique. C’est assez isolé donc pas nécessairement l’endroit idéal pour visiter la province. En voici la preuve :
-En voiture, c’est à 55 km de Terrace (40 min. environ, où on y retrouve un petit aéroport, des magasins tels que Canadian Tire, Walmart, Brick, Reitmans, etc.) C’est à peu près 2 fois plus grand que Kitimat.
-à environ 200 km de Prince-Rupert (Je n’avais jamais pensé visiter l’Alaska mais pourquoi pas ?),
-à environ 630 km de Prince-Georges,
-1150 km de Kamploops donc environ 1400 km de la Vallée d’Okanagan.
-Pour se rendre à Vancouver, c’est soit l’avion ou la voiture. Donc, pour voyager dans les airs, il faut voyager à bord d’un petit avion à hélice et ce n’est jamais totalement certain que l’avion pourra décoller à cause de la température !! On m’a même raconté que parfois, en chemin, le pilote à cause de la mauvaise météo, doit rebrousser chemin. Ça prend approximativement  2h de vol et coûte environ 550 $. Sinon en voiture, ça prend apparemment une éternité… Google map me donne 1 411km équivalant à environ 19h et 42 minutes…
-Pour Whistler, aucune amélioration…1263 km, en 18 heures et 9 minutes…
-Nous sommes aussi apparemment à la même hauteur qu’Edmonton en Alberta mais encore faut-il traverser en 18 heures, sans arrêt, les 1 371 km que Google map me donne…
-Et pour visiter Banff, on parle d’environ 1 300 km, soit environ aussi 18 heures de voiture sans arrêt…

Semble-t-il qu’on s’habitue à faire de la route ainsi…  Plusieurs s’achètent une roulotte qui revient beaucoup plus économique que l’hôtel et le restaurant mais pour différentes raisons, je ne pense pas que nous allons les imiter.

Mais heureusement, il faut rarement aller bien loin pour pêcher (On veut bien essayer car on n’a pas eu le temps de le faire à notre arrivée !), chasser (euh ! non merci !), marcher en montagne (oui on le veut mais il faut d’abord apprendre à comment  côtoyer les ours !!) et skier. On peut pêcher le saumon dans la rivière Kitimat qui traverse la ville. Je ne suis pas la spécialiste du saumon mais on me dit qu’il y a plusieurs espèces de saumons ici. C’est un des paradis du saumon sauvage au Canada. Les saumons viendraient y frayer (pondre leurs œufs) en août et y mourir fin août, septembre après avoir pondu. Plus facile à attraper, ce sont de ces poissons que les ours se nourrissent abondamment avant leur période d’hibernation.

Pour le ski, il est possible de skier à Terrace à la station de ski de la montagne Shames. Malheureusement, le propriétaire ayant pris sa retraite en 2011, la station a apparemment passé très près de fermer définitivement. Les gens du coin se sont donnés la main et ont formé une coopérative pour tenter de la garder ouverte encore longtemps. Sinon on retrouve aussi une magnifique montagne à Smithers, à environ 3 heures de route de Kitimat. 


Un  peu de météo…
En cet automne, ça se résume pas mal principalement à de la pluie et encore de la pluie avec de rares journées de beau temps ou de percées de soleil.

En hiver, la température moyenne oscille autour du point de congélation et ne descend apparemment jamais plus froid que -10C. 2 scénarios possibles, de la neige qui fond tout le temps à cause de la température trop clémente ou de la neige en trop grande abondance qu’on ne sait plus quoi en faire !! On m’a dit que dans ces cas-ci, les enfants peuvent facilement accéder au toit de la maison mais qu’aussi, en contrepartie, il faut les avertir de ne pas toucher aux fils électriques !! Apparemment, il y a des gens qui finissent par quitter Kitimat car il ne supporte plus la « fameuse slush » et le peu de luminosité en hiver.

Pour ce qui est de l’été, habituellement pas trop pluvieux (sauf celui de 2011 qui a, semble-t-il, été un des plus désastreux en 20 ans !), la température varie entre 25C et 30C avec de l’air sec . Ce qui est particulier ici c’est surtout la durée d’ensoleillement. En hiver, dans les pires journées, il n’y a qu’environ 5 petites heures de soleil. Pour vous donner une idée, on me dit que les lampadaires s’éteignent vers 9h30 et rallument vers 15h…Je pense que nous allons trouver ça plus difficile… Mais en contrepartie, l’été au moment de l’année où le soleil est le plus présent, il peut ne disparaître que vers 22h30-23h !! Wow ! Ça doit être fantastique ! On n’a hâte d’en profiter ! Ça doit surtout être super pour les BBQ de fin de soirée, surtout qu’apparemment ici il n’y a pas de mouches ni de maringoins qui viennent souvent tout gâcher !


Passons maintenant à nos impressions personnelles…
Les gens sont très sympathiques et accueillants. La ville, même si elle est isolée, a toutefois son charme.  C’est certain que la beauté du paysage et la qualité de l’air y contribuent pour beaucoup.  C’est aussi très familial. Ce qu’on apprécie le plus dans notre nouveau mode de vie, c’est le gain de temps. Tout est près et il n’y a jamais de trafic ! On y regagne très certainement 2 heures par jour, sans compter le stresse évité qui vient souvent avec le trafic ! Imaginez tout ce que vous auriez le temps de faire de plus quotidiennement avec ces 2 heures ! Ça fait toute la différence dans notre qualité de vie !

Ici, il ne faut pas attendre que la température soit clémente pour faire des activités extérieures. Il faut juste s’habiller en conséquence !  Il faut aussi apprendre à vivre avec la possibilité constante de faire la rencontre d’un ours, surtout au printemps et à la fin de l’été où ils ont particulièrement faims. Il faut aussi s’habituer à conserver ses vidanges bien à l’abri des ours, à l’intérieur du garage ou de la maison jusqu’au jour du ramassage. Ce qui n’est pas toujours agréable à sentir !

Sinon c’est un endroit qui donne envi de se rapprocher de la nature, d’en profiter au maximum et de se remettre en forme. Que du positif finalement ! Même si parfois on aimerait bien aller manger dans un de ses bons restaurants français, indiens, asiatiques ou autres ou aller voir un bon film au cinéma… Ou encore, dans mon cas, se faire une petite virée dans les magasins, juste pour le plaisir de renouveler sa garde-robe… 

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